
Selon une vaste étude nationale, Annecy est la ville où l’on vit le mieux en France. Sécurité, transport, magasins, les critères d’analyse utilisés sont à la fois nombreux et très divers, et s’ajoutent à une méthodologie rigoureuse pour un résultat le plus objectif et le plus précis possible. Si la préfecture de Haute-Savoie continue de croître en raison de son dynamisme et de son cadre de vie, cela ne doit pas occulter l’autre côté de la scène.
« La Perle des Alpes », le surnom d’Annecy est évocateur. Sur les rives du lac qui porte son nom, entouré de montagnes – au sud le massif des Bauges, à l’est les Aravis -, il est clair que le cadre de celui qui est souvent considéré comme « la capitale du plein air » a de quoi séduire. Annecy s’adresse à ceux qui y vivent, pour de nombreuses raisons qui vont au-delà du simple cadre de vie, mais qui attirent surtout de plus en plus. En 2017, la nouvelle municipalité résultante issue de la fusion de cinq agglomérations — Annecy, Annecy-le-Vieux, Cran-Gevrier, Meythet, Pringy et Seynod — est devenue la plus importante de France (128 000 habitants), et sa population devrait croître dans les années à venir pour atteindre 168 000 d’ici 2050 selon les prévisions de l’INSEE (Institut national de la statistique et étude économique).
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La préfecture de Haute-Savoie doit son attractivité à un mélange de critères détaillés dans l’étude réalisée par l’association « Villes et villages où il fait bon vivre », créée en 2017.
La méthodologie de l’enquête
À l’échelle nationale, l’étude a pris deux ans pour voir le jour. La volonté d’analyser les 34 841 communes de la métropole n’a pas facilité la tâche, mais celle-ci a le mérite d’être exhaustive. 182 critères ont été utilisés pour construire le classement, dont 151 concernent uniquement les agglomérations et 31 départements (notamment sur les questions de sécurité). Il existe huit catégories : qualité de vie, sécurité, les transports, le commerce et les services, la santé, l’éducation, les sports et les loisirs, la solidarité. De plus, chacun des critères a ensuite été pondéré en fonction de l’importance que les Français accordent à chacun d’eux. Par exemple, avoir un bowling dans votre municipalité est moins important que d’avoir une pharmacie ou une école qui fonctionne bien.
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Les villes de taille moyenne étaient populaires, puisqu’après Annecy, Bayonne et La Rochelle ont complété le podium dans la catégorie des plus de 2 000 habitants. La première agglomération majeure est Nice, qui se classe sixième.
Annecy, capitale du plein air, mais pas seulement
Annecy est donc loin d’être simplement une ville au cadre de vie idyllique. S’il fait confiance à la première place du classement, c’est principalement grâce à son dynamisme. Ville touristique, elle accueille également de nombreux acteurs de plein air et a réussi à diversifier ses activités. La proximité avec la Suisse joue également un rôle, puisque plus de 11 % des travailleurs travaillent de l’autre côté de la frontière.
En matière de plein air, la préfecture de Haute-Savoie possède de nombreux atouts : sports nautiques sur le lac — paddle board, wakeboard, nage en eau libre — sports d’hiver, parapente et bien sûr randonnée, trail, vélo de route et VTT… les environs offrent de nombreuses possibilités.
La Tournette est l’un des lieux de prédilection des amateurs de plein air et des touristes de passage dans la région d’Annecy. (Victoria Faucher) Mais Annecy est aussi une ville qui rassemble de nombreux événements, hiver comme été : Maxi-Race pour les fans de trail, Festival international du film d’animation, High Five Festival, Walks et bien d’autres. Une belle image, qui ne doit cependant pas occulter une réalité parfois plus nuancée.
L’autre côté de la scène
Être la capitale du plein air et en même temps l’une des villes les plus polluées de France est une tache. Tout comme la vallée de l’Arve, non loin de là en Haute-Savoie, le bassin d’Annecy est marqué par une mauvaise qualité de l’air, notamment en hiver, lorsque les particules stagnent à basse altitude. Pour tenter d’améliorer les choses, un programme local de qualité de l’air a été adopté en 2016. Selon les rapports de l’ATMO — réseau national d’associations de surveillance de la qualité de l’air —, la qualité de l’air à Annecy s’est améliorée en 2017 et 2018, mais le lien de causalité n’est pas démontré. Preuve que la situation reste préoccupante pour les élus locaux, 50 stations de mesure seront prochainement installées dans la communauté d’agglomération afin de recueillir des chiffres précis sur la quantité de pollution et sa nature, selon les différentes zones.
En outre, au-delà des questions environnementales, la question du coût de la vie revient souvent sur la table, notamment lorsque l’on se concentre sur les prix des logements. La croissance démographique et le niveau de vie moyen élevé — qui s’expliquent par la proximité de la Suisse et le fait que la ville est particulièrement attrayante pour les cadres supérieurs — font grimper les prix de l’immobilier. C’est devenu de plus en plus difficile d’y séjourner, ce qui oblige souvent à vivre en périphérie de la ville et favorise… l’usage de la voiture. Le serpent qui se mord la queue.
Avec plus de 30 000 nouveaux habitants attendus dans les 30 prochaines années, Annecy ne pourra pas fermer les yeux sur ces enjeux. Mais s’il parvient à trouver des solutions, il est probable qu’il conservera une bonne place dans le classement des villes où il fait bon vivre.